Dans un endroit qui vous semblerait lointain mais particulièrement familier vivait un vieil ermite que tous les enfants craignaient. Sa maison tombait en ruine, son vieux chien venait toujours vous chercher des noises, son portail vétuste gémissait à chaque ouverture comme le passage d'un vieil esprit. Rien dans cette maison n'attestait de présence humaine et pourtant ce vieil homme y vivait, il gardait même le lieu sur son vieille chaise branlante avec une carabine. Personne ne s'était questionner si elle était toujours en état de fonctionnement. Le vieillard inspirait d'ores et déjà terreur et méfiance si bien qu'on se donnait bien de garde de vérifier toute hypothèse.
Les enfants jouaient toujours à l'écart de cette maison dans un square mal entretenus qui avait tendance à souffrir de tous ces jours qui s'agglutinaient sans aucune logique et pourtant ce lieu avait belle et bien une histoire tout comme cette ville. Les histoires sont faites pour être oubliées et redécouvertes mais une seule demeura toujours vivace dans les mémoires comme un testament, un leg qu'on ne saurait refuser.
Un jour, le vieux Sam (on l'avait nommé ainsi faute de connaître son nom véritable) disparut, sa vieille chaise cessa de grincer. Mais chose étrange, personne ne voulut pénétrer dans la maison. Aucun héritier, pas même un policier ni les pompes funèbres. Le lieu demeura mystérieusement scellé... le cadavre devait reposer à l'intérieur forcément. Personne n'avait vu Sam sortir de sa maison. En y réfléchissant, personne l'avait vu même sortir pour aller faire ses courses. Personne ne lui apportait quoi que ce soit de l'extérieur... Cette réflexion plongea le quartier dans une horreur profonde tant est si bien qu'il finit par se vider goute à goutte comme un vase dilapidant son eau. Et lorsque les panneaux à louer jalonnaient les ruelles et que toutes les rues suintaient un silence aussi malsain que pesant la porte finit enfin par s'ouvrir....
Le portail claqua violemment. Le vent s'engouffra dans les couloirs tout en chassant les araignées qui avaient élu domicile dans ces locaux devenus crasseux. Et dans les ténèbres dévorants d'une ville sans nom de la maison s'échappa un rire. Ce son progressa dans les hauteurs jusqu'à se faire entendre sur toute la zone urbaine alors ce fut comme si tous les murs devinrent vivants et dans un souffle, un seul rasèrent leurs fondations en ne laissant pour seul vestige qu'une pierre couchée dont l'extrémité était orientée vers le sol. Sous cette pierre reposait un homme, sur cette terre avait reposé une ville toute entière...
Voilà un petit récit, j'espère que vous avez eu plaisir à le découvrir ^_-